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Eric Fassin : les savoirs critiques contre un anti-intellectualisme d’Etat

Recension : Eric Fassin, Misère de l’anti-intellectualisme. Du procès en wokisme au chantage à l’antisémitisme, Textuel, 2024.

Dans le sillage de ses travaux menés dans les années 1990 autour du « politiquement correct », Eric Fassin poursuit ses analyses comparatives entre la France et les Etats-Unis sur la montée d’un anti-intellectualisme d’État. Le terme ne doit donc pas induire en erreur : si l’anti-intellectualisme vise un certain nombre d’universitaires et de savoirs critiques sur la société, il n’a pas l’ignorance pour cause mais bien plutôt le refus de savoir, car cet anti-intellectualisme est initié par des décideurs politiques très conservateurs, voire intégristes, qui perçoivent cependant le potentiel émancipateur, et à long terme, subversif, des savoirs contre lesquels ils font campagne. Une analyse qui s’articulerait sur une opposition entre le haut et le bas de la société ou encore entre le savoir rationnel des élites et l’ignorance passionnelle et populaire s’interdirait de comprendre le phénomène, la confusion qu’il engendre dans la société et les institutions, ainsi que ses implications autoritaires et fascisantes. En ce sens, l’anti-intellectualisme est un nouvel avatar du maccarthysme des années 50 qui censura tou.te.s les supposé.e.s sympathisant.es du communisme, le terme désignant aussi bien un corpus théorique et universitaire qu’un phénomène historique.

Le point de départ de l’enquête du sociologue est double : d’abord, les actualités des campagnes politiques contre les campus américains ; ensuite, celles de l’offensive anti- « wokiste » ciblant l’université, ainsi que Science Po, côté français. Toutefois, ce point de départ constitue en quelque sorte un « faux départ ». Reprenant la distinction élaborée dans Démocratie précaire, (2012), l’auteur s’intéresse moins aux actualités politico-médiatiques, surgissant dans la sidération d’un présentisme anhistorique et creux, qu’à l’actualité, au sens d’une historicité du présent, épaissi par des lignes de continuité et des déplacements, sol mouvant de nos sociétés.

Le terrain de l’enquête porte d’une part, sur les auditions parlementaires conduites à Washington sur l’antisémitisme des campus, décrivant la manière dont elles ont été menées par des parlementaires du parti des Républicains très à droite, et leurs conséquences inédites : la démission des présidentes d’Université de Harvard, de Pennsylvanie et de Columbia. D’autre part, Eric Fassin revient sur le cas français, délibérément importé du précédent américain, avec les auditions organisées à l’Assemblée Nationale et au Sénat, et dont les conséquences furent toutefois moins spectaculaires. Le choix de mettre en perspective les logiques politiques où le monde universitaire est érigé en ennemi intérieur se comprend à partir des relations nouées entre les universités des États américain et français, que les théories ayant alors circulées soient d’inspiration réelle ou fantasmée : French Theory, politiquement correct, cancel culture, intersectionnalité, wokisme… D’où le désir de l’auteur de fournir à la fin de l’ouvrage deux contre-points, Israël et l’Allemagne, qui confirment, par contraste, les convergences établies précédemment.

Le point de convergence spécifiquement franco-américain réside justement dans cet anti-intellectualisme que l’on retrouve à l’échelle de chacun des deux États et qui en fait un opérateur du basculement entre la scène internationale et une problématique politique nationale et partisane. Il sert aussi d’outil pour redéfinir et en réalité travestir un antisémitisme, conçu comme une discrimination articulée à d’autres, comme le racisme, à un antisémitisme truqué, réduit à un anti-sionisme ou à la pure et simple critique des politiques menées par l’État d’Israël. Paradoxalement, cette redéfinition aboutit au signalement pour antisémitisme de Juifs, opposants de gauche aux politiques coloniales du gouvernement Netanyahou, ainsi qu’à l’absolution de l’antisémitisme de l’extrême-droite, soutien inconditionnel du modèle israélien ethno-autoritaire. A bon droit cette réduction peut donc être désignée comme un révisionnisme de type réactionnaire, voire néofasciste.

Qu’il s’agisse du procès des campus américains ou de la volonté brandie de mettre au pas Science Po, nous sommes face à des éléments érigés en « affaires » par les médias hégémoniques et certains discours politiques, de droite et d’extrême-droite, avec leur part de scandale. Décrypter ces scandales revient à adopter une méthode cherchant à saisir les enjeux politiques à partir des polémiques qui structurent le champ politico-social. L’objectivation de ces enjeux et des faits décrits ne permet cependant pas à l’auteur de surplomber son champ : on pourrait dire que le sociologue rencontre son terrain au sein même de sa pratique professionnelle de chercheur attaché aux libertés académiques et de professeur. Dans le contexte d’une séquence politique française allant de la réception de l’actualité nationale du 7 octobre 2023, marqué par les violences perpétrées par l’organisation du Hamas en Palestine, jusqu’à la dissolution de l’Assemblée Nationale suivie des élections législatives en 2024, « en tant qu’universitaire, que dire – ou ne pas dire ? » s’interroge Eric Fassin, soulevant explicitement la question de la responsabilité des enseignants et des chercheurs.

Le travail du chercheur part de la redéfinition politique actuelle de l’antisémitisme, qui ne prend tout son sens que si on l’inscrit au cœur du projet plus vaste de l’anti-intellectualisme inhérents aux États autoritaires et à ces nouveaux régimes qualifiés de « démocraties illibérales ». En procédant à l’analyse du dispositif politique mis en place par l’opération anti-intellectualiste, le livre dégage toute une série de déplacements, plus exactement d’inversions, ainsi qu’une quintuple opération idéologique afférente. Le lecteur ne manquera, même si l’auteur ne le fait pas, de mettre ces inversions en relation avec les paradoxes de la pensée perverse au pouvoir décrit par Marc Joly dans un ouvrage du même nom récemment paru : le déni est en effet au cœur de tous ces déplacements.

Le premier renversement touche à la négation de la réalité des rapports de pouvoir et des hiérarchies sociales lorsqu’on examine des phénomènes culturels ou politiques. Il s’agit d’une fabrication propre à la politique de la confusion mise en place par les droites anti-intellectualistes : la « tyrannie des minorités ». La formule est elle-même un curieux oxymore qui en dit l’irrationalité, mais elle est cependant parvenue au rang de ces items constitutifs du récit politique néoconservateur et/ou réactionnaire, ou encore de cette phase désormais néofasciste du néolibéralisme telle qu’Eric Fassin l’analyse. (Faire) croire que les minorités, parce qu’elles mènent des luttes anti-racistes et contre les discriminations, seraient parvenues à inverser les relations de pouvoir est un leurre qui participe d’un processus de victimisation supposé justifier toutes les répressions et les censures à l’encontre de ces mêmes minorités.

Un second déplacement touche à la manière dont l’anti-intellectualisme, globalement anti-dreyfusard et antisémite au XIXème siècle, s’est transformé au XXIème siècle en un anti-intellectualisme d’État défendu par des membres du gouvernement, des présidents de la République, des parlementaires. Ce déplacement s’accompagne lui aussi d’une inversion : ce sont les savoirs critiques produits par les intellectuels qui sont présentés par les figures du pouvoir comme dangereux pour la République, « idéologiques » voire « séparatistes », alors même que l’anti-intellectualisme se présente sous les oripeaux d’une résistance républicaine et universaliste.

Un troisième déplacement renvoie à l’illusion sociologique qui réduit la défense des savoirs critiques à une question d’appartenance de classe : ainsi, la défense des minorités, la lutte contre l’homophobie ou l’islamophobie, seraient un particularisme social lié à la classe de ces « bourgeois bohèmes ». Contre cette posture de classe, l’extrême-droite populiste revendique un anti-intellectualisme anti-élitaire, tout droit sorti d’un prétendu sens commun. Face à cette confusion qui dénie aux savoirs universitaires leur potentiel démocratique, l’auteur rappelle qu’on ne saurait confondre le motif inhérent aux engagements de gauche, à savoir l’indignation portée par le désir d’égalité, avec le motif nourrissant les postures d’extrême-droite, à savoir le ressentiment visant à creuser les inégalités.

Un quatrième déplacement débusque également sous la défense anti-intellectualiste une sorte de « nationalisme intellectuel », qui érige le critère de la préférence nationale en norme d’acceptabilité de la parole d’un intellectuel, de la figure de l’intellectuel. Ce nationalisme introduit aussi un renversement dans la perception des luttes des minorités et notamment, de l’antisémitisme, de l’antiracisme et des positions contre l’islamophobie : il en fait des produits d’importation étrangers à la culture française, d’origine américaine, comme en témoigne l’obscur vocable « woke ». Jusqu’au sommet de l’État est dénoncée l’ethnicisation des questions sociales, dangereux facteur de séparatisme, alors même que le nationalisme anti-intellectualiste discrédite des savoirs critiques et attaque les libertés académiques à partir d’un filtre racialiste, voire raciste. Ce nationalisme à prétention « universaliste » révèle l’attention portée par la droite et l’extrême-droite à la porosité entre les savoirs critiques et les formes de militantisme et vise à empêcher toute circulation des idées.

Cinquième renversement : la négation du caractère structurel et systémique du racisme aboutit à l’inversion du racisme. Les minorités racisées, victimes du racisme, deviennent les coupables d’un racisme anti-blanc, qui s’articule avec un antisémitisme « islamiste », voire musulman, et enfin, « islamo-gauchiste ». La fabrique des ennemis peut dès lors fusionner tous les acteurs des luttes pour l’égalité, grâce à l’hydre islamo-gauchiste, incarnée de préférence par une personne immigrée et/ou racisée. Là où les enquêtes de la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l’homme) mettent l’accent sur l’articulation entre les discriminations antisémites, racistes et islamophobes, voire également sexistes, concentrées chez les identitaires et les sympathisants de l’extrême-droite, les parlementaires des partis LR et RN invectivent le « racisme anti-blanc » et l’antisémitisme de gauche ou d’extrême-gauche. Cette stratégie en miroir vise à diaboliser la gauche afin de dédiaboliser les néofascistes. Racisme et antisémitisme passent donc de fondamentaux de l’extrême-droite à des attributs de la gauche.

Sur ces inversions orwelliennes se déploient cinq opérations idéologiques analysées en détail par le livre.

En premier lieu, il s’agit d’isoler la question de l’antisémitisme en la coupant de ses liens avec les autres formes de discrimination, ce qui a pour effet d’invisibiliser le racisme, l’islamophobie et la xénophobie et de les priver de mots pour se faire reconnaître et combattre publiquement et politiquement. Cette négation permanente de la réalité du racisme et de l’islamophobie est constitutive aussi bien de l’extrême-droite que du fascisme historique. En second lieu, procéder à l’inversion victimaire en imputant le racisme aux personnes racisées et l’antisémitisme à la gauche, y compris aux Juifs de gauche. En troisième lieu, assimiler les critiques des politiques menées par le gouvernement israélien à une opinion antisioniste, puis, en quatrième lieu, confondre l’antisionisme avec l’antisémitisme, censurant toute critique et toute production de savoir critique sur l’État d’Israël ou sur le projet politique sioniste. Enfin, en cinquième lieu, la boucle est bouclée par la fusion symétrique de l’antisémitisme dans l’antisionisme, garantissant à l’extrême-droite supportrice de Netanyahou d’échapper au reproche d’antisémitisme.

Les clarifications apportées par les analyses d’Eric Fassin fournissent une orientation pour qui veut continuer à défendre et à produire des savoirs critiques, mais aussi pour ouvrir une brèche et réoxygéner la lutte de gauche contre l’antisémitisme, sans la dissocier de la défense antiraciste et antisexiste des droits des minorités. Même si Eric Fassin ne le fait pas, car il circonscrit son travail à son domaine de recherche, le lecteur pourra rapprocher cet anti-intellectualisme du climato-scepticisme contredit par le rapport du GIEC, des conflits d’intérêt discréditant la parole médicale et de l’intégrisme évangéliste qui pèse si lourd dans le soutien aveugle donné à l’État d’Israël par les États-Unis, comme le souligne les analyses de Jean-Pierre Filiu dans son dernier ouvrage : Comment la Palestine fut perdue. Et pourquoi Israël n’a pas gagné. Histoire d’un conflit (XIXe-XXIe siècle).

La fausse neutralité des polémiques conservatrices contre la liberté académique

Depuis quelques jours, la question de l’écriture inclusive fait à nouveau l’objet d’une levée de boucliers d’enseignant·es et de chercheur·euses qui s’accommodent agréablement des inégalités entre hommes et femmes, sous couvert de neutralité. Contre la police de la science, défendons la liberté académique !

Depuis quelques jours, la question de l’écriture inclusive fait à nouveau l’objet d’une levée de boucliers d’enseignant.e.s et de chercheur.euse.s qui s’accommodent agréablement des inégalités entre hommes et femmes, sous couvert de neutralité. Ce ne sont rien moins que la section 17 du CNU (Conseil National des Universités), dédiée au suivi des carrières en philosophie, et le CNRS, qui font l’objet de l’opprobre et de la suspicion, sommés de s’amender pour sauver leurs réputations respectives.

Dans une récente motion, la première propose de mettre en visibilité les violences sexuelles et sexistes, et de reconnaître l’engagement des chercheur.euse.s qui luttent contre ces violences :

« Au moment de l’examen de l’évolution de la carrière, la section 17 du CNU s’engage à prendre en considération les responsabilités liées à l’instruction et aux suivis des violences sexistes et sexuelles, nous invitons les candidat·e·s aux promotions, congés et primes à l’indiquer expressément dans leur dossier. »

Sur son blog, la philosophe Catherine Kintzler s’inquiète de la « prise en compte [des politiques d’égalité de genre] de manière aussi insistante dans le processus de recrutement ». Or la motion du CNU traite de « l’évolution de la carrière ». Car les recrutements ne sont pas du ressort du CNU : Catherine Kintzler l’aurait-elle oublié ?

A cette inquiétude s’ajoute encore la crainte qu’une reconnaissance de ces éléments ne crée un biais fâcheux dans le monde de la recherche, favorisant certains terrains plutôt que d’autres, certain.e.s collègues plutôt que d’autres, alors que les carrières ne devraient tenir compte ni de de l’utilité sociale des travaux académiques, ni de l’implication du scientifique dans la cité. Mme Kintzler ne semble pas craindre pour autant que la non-reconnaissance et l’absence de prise en compte de ces éléments ne favorisent leur neutralisation, créant un biais en faveur des recherches qui occultent et invisibilisent ces violences.

Se situant dans la ligne de celles et ceux qui présupposent que les chercheur.euse.s, quand ils et elles produisent des contenus, se situent sub specie aeternitatis, adoptant un point de vue de Sirius, elle réitère le fantasme d’une universalité émergeant « de nulle part », comme si cette dernière n’était pas le fruit de la discussion démocratique, du dissensus et de la mise en œuvre de formes de rationalité qui fabriquent de l’universel. Elle s’appuie également sur le mythe de la neutralité du scientifique, dont l’intégrité serait mise en péril par son existence en tant que citoyen.ne, ses activités associatives, son idéologie.

Ainsi, vouloir inclure la part de l’humanité discriminée en raison de son appartenance de genre, poser cette question de l’égalité à même l’usage du langage, c’est faire preuve d’« idéologie ». Consacrer du temps à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, y compris dans son travail de recherche, y compris au sein de sa propre institution, c’est faire preuve d’« idéologie ». A l’inverse, invisibiliser ces violences, ce serait cela, la neutralité. Tenir les contenus académiques à l’abri du monde réel, se défendre d’aborder des enjeux politiques ou sociaux, c’est-à-dire s’en tenir au statu quo politique, s’accommoder des inégalités et cautionner des dispositifs d’oppression et de domination, bref, être un militant conservateur, être un militant réactionnaire, c’est cela, la neutralité. Comme si l’idéologie n’était pas le vecteur de toute pensée quelle qu’elle soit, et comme si la pensée se fabriquait hors des cadres théoriques et des contextes sociaux qui permettent son émergence.

Dans le même temps, une tribune, réunissant les 70 signatures de chercheur.euse.s conservateur.rice.s, et parmi elles, de militant.e.s d’une laïcité identitaire, écrit son indignation face à la publication sur le Journal du CNRS, d’un article journalistique évoquant la sensibilité de nombreux.euse.s chercheur.euse.s à l’usage de l’écriture inclusive. Les auteur.rice.s de la tribune déplorent que seuls les arguments favorables à ce mode d’écriture soient présentés dans l’article, sans qu’y figurent les arguments de fond critiques de l’écriture inclusive – tout en admettant que le papier en question est un article journalistique et non pas académique ou scientifique.

Mais tout à coup, on saute du coq à l’âne, et les auteur.rice.s de cette tribune ne résistent pas à passer de l’écriture inclusive à l’autre cheval de bataille que constitue pour eux l’ « islamo-gauchisme », appellation incontrôlable, créée en 2002 par Pierre-André Taguieff (signataire de cette tribune) pour stigmatiser les défenseurs des Palestiniens, puis revendiquée comme insulte par les militants d’extrême-droite et reprise en chœur par les dignitaires de la mouvance réactionnaire actuelle. Militant pour la reconnaissance d’une réalité du « phénomène islamogauchiste » – et niant symétriquement toute réalité au phénomène rationnellement étayé de l’islamophobie – ce groupuscule de chercheur.euse.s affirme sans ambiguïté son positionnement politique identitaire et réactionnaire. A rebours des méthodes les plus fondamentales des sciences sociales, il s’appuie sur le déni de la parole des premier.ère.s concerné.e.s par les discriminations, qui sont, elles et eux, véritablement « hors cadre scientifique », tenu.e.s en lisière, hors champ du monde académique, alors même que l’une des missions officielles des enseignant.e.s-chercheur.euse.s est de contribuer au dialogue entre sciences et société.

Le sempiternel argument mobilisé par les auteur.rice.s considère que la défense progressiste de l’égalité et la lutte contre les discriminations relèvent du militantisme, alors que la défense conservatrice du statu quo inégalitaire consiste en une neutralité politique qui serait compatible avec la rigueur scientifique. Ainsi, toutes les positions autres que la position politique conservatrice et/ou réactionnaire des auteur.rice.s de la tribune se retrouvent disqualifiées et suspectes d’un mélange des genres entre savoirs et « idéologies », « hors cadre scientifique ».

Nous, membres de la CAALAP, protestons contre ces tentatives de censure politique au nom de la neutralité, qu’il s’agisse de l’écriture inclusive ou des travaux documentant les discriminations, notamment racistes et islamophobes. Nous condamnons fermement les entraves à la liberté académique, d’autant plus choquantes quand elles émanent de chercheur·es, à la retraite ou non, qui prétendent faire la police de la science par voie de presse.